Ozempic, un nom de plus en plus présent dans les discussions sur la perte de poids, était à l’origine conçu pour une toute autre utilité : le traitement du diabète de type 2.
Ce médicament, dont le principe actif est le semaglutide, appartient à la classe des agonistes du récepteur du GLP-1 (glucagon-like peptide-1), une substance qui augmente la sécrétion d’insuline et supprime celle du glucagon. en plus de son effet sur la régulation de la glycémie, Ozempic ralentit la vidange gastrique, contribuant ainsi à une sensation de satiété prolongée.
Cependant, c’est précisément cet effet secondaire qui a conduit à son détournement. de plus en plus de personnes, y compris des célébrités et des influenceurs sur les réseaux sociaux, utilisent Ozempic pour accélérer la perte de poids, en dehors de son indication médicale principale.
La papesse de la télévision américaine, Oprah Winfrey, qui a par le passé été associée à Weight Watchers, en est partie pour vanter les mérites de ce médicament pour gérer son propre poids, ce qui a largement contribué à en populariser l’usage détourné.
Ce phénomène n’est pas sans risques. L’utilisation d’Ozempic pour la perte de poids chez des individus ne souffrant pas de diabète de type 2 peut entraîner des effets secondaires sérieux.
Les plus courants incluent des nausées, des vomissements, la diarrhée, des douleurs abdominales et une diminution de l’appétit. Plus grave encore, l’utilisation prolongée et non supervisée peut conduire à des complications gastro-intestinales importantes, telles que des inflammations du pancréas ou des problèmes de la vésicule biliaire.
La tendance à prescrire ou à consommer Ozempic en dehors des recommandations officielles reflète une dérive préoccupante vers la médicalisation de la gestion du poids, souvent stimulée par des campagnes de marketing agressives et des témoignages de célébrités. Cette situation est alarmante car elle banalise l’utilisation de médicaments puissants sans supervision médicale adéquate, tout en détournant l’attention des approches plus sûres et plus équilibrées pour gérer le poids, comme l’alimentation équilibrée et l’exercice physique.
L’engouement médiatique autour d’Ozempic souligne également un problème plus large de santé publique. les réseaux sociaux et certaines personnalités influentes propagent souvent des informations non vérifiées ou exagèrent les bienfaits de produits de santé dans le seul but de gagner en visibilité ou de promouvoir des intérêts commerciaux.
Cela crée une atmosphère où le message scientifique véridique est dilué ou ignoré, conduisant le public à prendre des décisions basées sur des données souvent incomplètes ou erronées.
il est impératif que les professionnels de santé prennent l’initiative de rétablir la vérité et d’éduquer le public sur les usages appropriés des médicaments comme Ozempic. il est tout aussi crucial de réguler la manière dont les médicaments peuvent être promus et discutés dans l’espace public, surtout quand des figures publiques sont impliquées.
Le cas d’Ozempic (ou de Wegovy )est un exemple frappant de la manière dont un médicament peut être transformé en produit de consommation courante, influencé par des campagnes de marketing et des personnalités médiatiques. cet état de fait devrait inciter à une réflexion sur la nécessité de maintenir une rigueur scientifique et médicale dans le traitement de toutes les affections, y compris la gestion du poids. l’éducation du public et la responsabilisation des prescripteurs et des consommateurs sont des pas essentiels pour prévenir de futures dérives similaires.